Lieux de vie non médicalisés, les habitats partagés s’inscrivent dans le parcours de soin de personnes en perte d’autonomie en apportant une solution supplémentaire aux services d’accompagnement existants : services d’aide à domicile, résidences autonomie, accueils de jour, EHPAD. Dès lors, le suivi médical reste entre les mains des familles qui s’appuient sur les partenaires médicaux et paramédicaux du territoire et sur l’aide de la coordinatrice de l’habitat partagé qui coordonne les interventions des professionnels médicaux extérieurs.
Ces colocations s’adressent à des personnes qui souhaitent rester “chez elles”, mais qui ont besoin d’un domicile adapté et d’une présence renforcée pour des raisons d’accompagnement dans les gestes de la vie quotidienne, de maintien de la vie sociale, de bien être, de stimulation et de sécurité.
Les colocataires bénéficient de services mutualisés et de liens avec l’écosystème médical. Des professionnels de l’aide à domicile sont présents 24h/24h dans les maisons pour apporter une surveillance et une aide quotidienne aux colocataires. Des prestations d’accompagnement individualisé sont mises en place pour apporter les ressources nécessaires à chacun d'entre eux. Les coordinatrices de ces maisons sont également en lien avec l’ensemble des médecins référents et services qui assurent le suivi médical des colocataires pour organiser les prises de rendez-vous en collaboration avec les familles.
Ces maisons collectives permettent aux habitants de profiter de temps de vie sociale au sein de la maison et à l’extérieur. Ils ont la possibilité d’échanger quotidiennement entre colocataires pour faire la cuisine, regarder la télévision, ou encore lors des animations organisées par la coordinatrice de maison. Ces interactions sociales peuvent également avoir lieu avec des personnes externes comme leurs familles, leurs proches, le personnel médical ou encore les personnes rencontrées lors des sorties organisées à l’extérieur de l’habitat.
Les habitats partagés sont avant tout des lieux de vie conviviaux et adaptés aux gestes et déplacements de la vie quotidienne des colocataires en perte d’autonomie. Ce sont des lieux calmes, agréables et bien décorés. Les aménagements sont pensés pour accueillir des personnes atteintes de troubles cognitifs : contrastes, lumières, meubles… Les espaces communs sont appropriés au public grâce à la présence d’infrastructures adaptées comme dans les salles de bain ou encore grâce à la présence d’ascenseurs. Une grande pièce de vie lumineuse est aménagée au sein de chaque maison. Les chambres individuelles sont personnalisées par chaque colocataire pour qu’ils s’y sentent chez eux. Ces maisons disposent également d’un espace extérieur accessible à tout moment de la journée pour profiter des beaux jours et y organiser des animations ludiques. Enfin, ces colocations sont situées en pleine ville, proches du domicile des aidants familiaux qui peuvent dès lors conserver une proximité géographique et rester impliqués dans la vie de leurs proches.
Les maisons Biens Communs accueillent un public spécifique : des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs. Cet accueil leur permet d’évoluer dans un environnement approprié et de bénéficier d’un accompagnement adapté à leurs besoins.
L’habitat partagé Biens Communs a pour objectif de contribuer à un impact social et environnemental systémique à travers 4 engagements :
Inaugurée en janvier 2022, la première maison Biens Communs accueillait ses premiers colocataires à L’Haÿ-les-Roses. Désormais, Biens Communs, c‘est 2 maisons : une première située à L’Haÿ-les-Roses et une deuxième à Rueil-Malmaison. Ces 2 maisons sont aujourd’hui complètes et accueillent chacune 8 colocataires atteints de troubles cognitifs. D’autres projets de maisons sont en cours pour des ouvertures prévues en 2024…
La vie en collectivité est une véritable thérapie pour les personnes atteintes de troubles cognitifs. L’habitat partagé participe à rompre l’isolement que les colocataires connaissent à leur domicile individuel et contribue à créer des liens affectifs entre colocataires et avec l’équipe d’auxiliaires de vie qui intervient auprès d’eux. Ces maisons créent par ailleurs une routine rassurante pour les colocataires qui évoluent dans un environnement qu’ils connaissent, à taille humaine et dans lequel ils se sentent en confiance, chez eux. La présence des auxiliaires de vie apporte par ailleurs une stabilité essentielle pour les personnes atteintes de troubles cognitifs qui ne sont pas perturbées par des imprévus mais en confiance dans un cadre qui leur est familier. Ce cadre de vie participe au bien-être des colocataires et à diminuer les troubles du comportement.
Les maisons Biens Communs accueillant des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs, nous pouvons également observer des changements liés à leur état de santé. Nous constatons ainsi qu’accueillir ces personnes dans un environnement de vie stable et agréable ne permet pas de “stopper” l’évolution de la maladie, mais que l’ensemble des actions mises en œuvre et la création de liens participent à ralentir son évolution et à limiter ses effets. Le temps et l’âge sont des facteurs inévitables qui contribuent à diminuer l’état de santé des colocataires. L’enjeu réside alors dans la nécessité d’assurer un suivi médical individuel adapté en s’entourant d’un maillage territorial médical et paramédical suffisant. Le nombre d’heures d’aide à domicile nécessaire pour accompagner les colocataires de ces maisons doit également être réajusté en fonction de leur état de santé.
Les constats liés aux maisons partagées Biens Communs portent également sur la nécessité de la présence et de l’investissement des proches aidants des colocataires. En effet, ils contribuent à faire de ces lieux des maisons chaleureuses et vivantes. Ils participent activement au projet aux côtés de leurs proches et de toute l’équipe Biens Communs qui assure le suivi des bénéficiaires. Nous constatons ainsi que leur implication et le soutien mutuel qu’ils s’apportent créent une sorte de “Communauté d’aidants” très chaleureuse, qui s’apparente à une deuxième famille.
L’accueil des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs dans ces maisons partagées leur permet de conserver leur mode de vie à domicile et les bénéfices qui y sont associés, grâce à 2 éléments primordiaux :
Les gestes de la vie quotidienne sont réalisés par les colocataires eux-mêmes, en fonction des capacités de chacun. Ils s’occupent ainsi des tâches ménagères : faire la vaisselle, étendre le linge ou encore vider les poubelles, autant de petits gestes essentiels leur permettant de conserver leur sentiment d’utilité. Effectuer ces tâches par leurs propres moyens leur permet également de retrouver une réelle utilité sociale et d’être stimulés afin de ne pas ressentir le syndrôme de “glissement” fréquemment ressenti par les personnes en perte d’indépendance.
Ces maisons sont pleines de vie et animées au quotidien par les colocataires qui s’entraident, s’écoutent, se disputent, se consolent et rient ensemble. Ils s’inquiètent et se réjouissent les uns pour les autres. Beaucoup d’affection se développe entre les habitants qui le montrent par des gestes, des encouragements…
Les habitants de ces maisons vivent dans l’instant présent, ce qui implique que tous les intervenants, familles, auxiliaires de vie, professionnels paramédicaux ou encore animateurs, soient également dans la joie de cet instant présent. Malgré les petites difficultés quotidiennes et les troubles des habitants, ces maisons accueillent un surplus de vie et de joie. Les maisons Biens Communs sont des lieux de vie et de liens humains très forts. Chacun y est accompagné jusqu’au bout avec le plus de délicatesse et de tendresse possible !
“On est dans un havre d’humanité pure où chacun est pris en charge et aimé, où la dignité et la liberté de chacun est respectée et choyée jusqu’au bout de la vie.” Maryam Van Der Borght, Directrice des opérations chez Biens Communs
“ Quand on ne peut pas rajouter des jours à la vie, il faut rajouter de la vie aux jours”
“Vivre sans tendresse, on ne le pourrait pas”